La BCE s'interroge sur sa marge de manuvre auprès des banques
Les taux d'intérêt de la BCE étant déjà "très bas", a-t-il expliqué, la priorité doit être de faciliter l'accès des banques aux liquidités, ce qui pourrait passer par une relance du marché des ABS (asset-backed securities) et par une diminution de la décote imposée sur cette classe d'actifs lorsqu'elle est utilisée comme collatéral à la BCE.
Une telle mesure favoriserait l'octroi de crédits aux petites et moyennes entreprises, l'une des principales préoccupations de la banque centrale ces derniers mois. "Ma propre priorité concerne les aspects structurels de la fourniture de liquidités, comme par exemple les structures des ABS, et cet aspect de la fourniture de liquidités est plus important que celui des taux d'intérêt", a dit M. Nowotny, également gouverneur de la banque centrale autrichienne. Il a ajouté s'attendre à une amélioration de la conjoncture économique en Europe au second semestre.
TAUX D'INTÉRÊT NÉGATIFS ?
La BCE dispose encore d'une marge de manœuvre suffisante pour réduire ses taux d'intérêt afin de stimuler l'économie si le besoin s'en fait sentir, a estimé de son côté Peter Praet, également membre du directoire de l'institution de Francfort. Dans une tribune publiée mardi par le quotidien allemand Handelsblatt, M. Praet indique également que l'abaissement début mai du taux de refinancement, ramené de 0,75 % à 0,5 %, ne sera pas sans effet.
"En réduisant les taux d'intérêt au niveau historiquement bas de 0,5 %, la BCE a montré que la marge de manœuvre de la politique monétaire classique n'avait pas été épuisée, a-t-il écrit. Nous avons également prévenu que le programme d'expansion monétaire sera maintenu aussi longtemps qu'il le faudra."
Dans un autre entretien, accordé au quotidien japonais Nikkei, Peter Praet a déclaré que la BCE se tenait prête à opter pour des taux d'intérêt négatifs tout en soulignant qu'une telle décision pourrait avoir des conséquences non désirées.